sans pour autant
enlever l’étau de l’occupation, sans arrêter les assassinats ou les
bombardements, dont les civils ont été les principales victimes.
Il nous faut dans ces moments rétablir le fil des événements.
Israël a
refusé pendant les cinq dernières années de négocier avec les
Palestiniens. Après avoir érigé Arafat en obstacle contre la paix, elle
a refusé de discuter avec son successeur, Mahmoud Abbas, prétendant
toujours qu’il n’y avait pas de partenaire palestinien.
L’élection du
Hamas a donc servi de prétexte pour justifier a posteriori une politique
déjà bien établie et qui n’a aucun lien avec les résultats,
incontestablement démocratiques, des élections palestiniennes.
La trêve
conclue par les factions palestiniennes et respectée largement par la
majorité d’entre elles n’a pas empêché Israël de poursuivre les
exécutions extrajudiciaires, les bombardements, les incursions, les
arrestations. Des opérations ont lieu quasi quotidiennement dans les
territoires palestiniens occupés.
Israël ne respectant aucunement la
trêve, les tirs de roquettes ne sont qu’une maigre réponse. Ils ont
servi à nouveau de prétexte à posteriori.
Le monde, crédule ou
hypocrite, a laissé faire. Après une suspension des aides venu
sanctionner les occupés qui ont choisi d’exercer leur droit
démocratique, après avoir refusé d’exercer la moindre pression sur
Israël pour cesser sa politique coloniale, pour arrêter la construction
du Mur ou pour le contraindre à reprendre le dialogue, voilà les
dirigeants occidentaux témoins consentants d’une opération d’envergure
venue semer plus de morts et de destruction en Palestine. Israël
bombarde toute l’infrastructure palestinienne : centrales d’électricité,
université, routes. Israël vient de kidnapper des dizaines de députés et
de ministres. Que faut-il de plus pour que le monde réagisse ?
Au moment même où le dialogue national palestinien a conduit à
l’adoption d’un texte important, le document des prisonniers, qui devait
nous permettre de reprendre le chemin du dialogue, Israël décide
l’escalade de la violence. Le soldat israélien enlevé sert à nouveau de
prétexte à posteriori.
La multiplication des opérations israéliennes à
Gaza a mené à l’action de résistance, qui a eu lieu ces derniers jours.
Opération, faut-il le rappeler qui s’est attaquée à une armée occupante
qui refuse la trêve et le dialogue et qui ne cesse de renforcer son
occupation.
Ce soldat est membre de cette armée d’occupation.
Voilà la
qualité qui en fait une cible légitime.
Sa nationalité,
franco-israélienne, n’a donc aucune importance dans ce contexte.
La
France doit condamner ses ressortissants qui décident de contribuer à
l’occupation de la Palestine, et des crimes de guerre qui l’accompagnent.
Les ravisseurs du soldat ont simplement demandé la libération des
mineurs et des femmes.
Cette demande est un droit et il est regrettable
que cette demande ne soit entendue que dans ces conditions. Le monde
entier s’inquiète du sort d’un soldat d’une armée d’occupation, mais se
moque du sort des 8000 prisonniers palestiniens dont certains n’ont eu
ni accès à un tribunal, ni avocat, ni jugement.
Quelles voix se sont
élevées pour obtenir la libération de nos députés enlevés en territoire
palestinien en violation flagrante du droit international ?
Quelles voix
vont s’élever aujourd’hui contre l’enlèvement des députés et ministres
du Hamas, enlèvement dont le seul objectif est d’anéantir les efforts
palestiniens et celles du Hamas pour aller de l’avant.
Israël poursuit
ces actes d’agression.
Elle vient de franchir un pallier supplémentaire
et continuera à les franchir tant que personne n’exige qu’elle arrête.
La communauté internationale et notamment l’Europe doivent immédiatement
condamner cette attaque contre Gaza, contre les Palestiniens.
Il est
temps que les pressions s’exercent contre l’occupation au lieu de la
favoriser, temps de voir que le vrai obstacle au dialogue a été
l’attitude d’Israël, qui n’a jamais cessé de se conduire en puissance
occupante, et pour cause, la communauté internationale n’a rien fait
pour l’en empêcher.
Cette puissance occupante conduit aujourd’hui une
opération criminelle qui touche indistinctement civils, responsables
politiques et résistants.
Le silence international ne peut que favoriser
une escalade de la violence voulue et orchestrée par Israël pour ne pas
faire face à ses responsabilités et pour pouvoir imposer
l’unilatéralisme qui lui permet de consacrer l’occupation au lieu d’y
mettre fin.
Nous attendons des réactions vives contre cette agression, pas des
condamnations en demi teinte, pas des appels à la « responsabilité des
deux parties ».
Il y a une telle disproportion de moyens, sans parler de
disproportion de droits, que rien ne peut justifier l’attitude de la
Communauté internationale : la résistance de l’occupé est infiniment
plus légitime que la violence de l’occupant.
Israël ne doit pas demeurer
impuni, sinon cet Etat se conduira de manière de plus en plus
irresponsable, tuant plus de civils et détruisant toutes les
perspectives.
Il est temps que l’occupation soit sanctionnée, pas ceux
qui la subissent.